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Histoire
Voir aussi : L'église Saint-Martin
HISTOIRE DE LA COMMUNE DE VERRUYES
Son nom latin est cité pour la première fois en 1041, Verruca, petite verrue, pour désigner un tertre, qui devient à partir de 1346, Verruye, sans "s". Son prieuré, dédié à saint Martin, comme beaucoup d’autres communes de la région Ouest, dépend déjà en 1363 de l’abbaye de Saint-Maixent. L’un des premiers seigneurs connus, Simon de Verruyes, a en effet, au XIIe siècle, fait don à l’Église de terres et bâtiments.
Avant la Révolution, en 1750, Verruyes est une grosse commune comptant 331 feux, ou foyers selon notre terminologie contemporaine. En 1836, le recensement indique 1540 habitants, celui de 1906 dénombre 417 maisons, soit 436 ménages, et 1818 habitants.
Aujourd’hui (2017), les Verruyquois ne sont plus que 904… un nombre divisé par deux en moins de cent ans.
LE CHEMIN DES CHAUSSÉES
Cette commune doit certainement son développement à la présence très tôt d’une route commerciale. Elle est en effet traversée par une ancienne voie gallo-romaine. Le chemin des Chaussées suit la ligne des crêtes.
Selon les mémoires de la société des antiquaires de l’Ouest, « au sud de Verruye, un nom significatif indique très bien son ancienne trace, c’est le Grand-Chemin… ». La particularité de ce chemin ? La partie au nord-est de cette voie est davantage composée de vieilles familles catholiques pratiquantes et la partie au sud-ouest est plus laïque.
APRÈS LA RÉVOLUTION, VERRUYES FUT CHEF-LIEU DU CANTON DE 1793 À 1801
Pendant les guerres de Vendée, nous étions à la limite des troubles. Le canton de Verruyes compte une maison incendiée, 95 maisons dévastées et 75 équidés volés (12 mai 1797).
Mais, en 1832, la duchesse de Berry a soulevé quelques partisans dans la région qui s’appelèrent, en souvenir de la Révolution, « Chouans ». Ils tuèrent une personne à Mazières et une autre à Verruyes.
Ce dernier aurait été pendu dans le chemin en haut de Verruyes, à droite du calvaire (à vérifier pour le supplice infligé ainsi que le lieu).
LA COMMANDERIE DE SAINT-RÉMY
A 1,5 km du bourg, vers le sud, un lieu qui a connu ses heures de gloire du XIIe siècle jusqu’au XVIIIe siècle : la commanderie de Saint-Rémy. Aujourd’hui, il ne reste que la chapelle en mauvais état malgré la réfection de la charpente en 1982. Chapelle construite par le commandeur Antoine Charron en 1493. Une plaque atteste la date en lettres gothiques : « L’an 1493, frère Antoine Charron, commandeur de céans fit faire cette chapelle ».
La commanderie existait déjà en 1208. Elle jouissait du droit de haute, moyenne et basse justice.
Le commandeur de Saint-Rémy possédait de nombreux biens représentant des centaines d’hectares comme plusieurs droits et fiefs dans la paroisse de Clavé toute proche, ainsi que des maisons jusqu’à Parthenay au nord dont celle du commandeur de cette ville. Son pouvoir s’étendait jusqu’à la commanderie de Lavausseau à 30 km de là, à l’est, selon Claude-André Fougeyrollas.
Avant la Révolution, les biens de la commanderie de Saint-Marc-la-Lande, à l’ouest, furent dévolus à l’Ordre de Malte et regroupés avec ceux de Saint-Rémy. Ceci fut difficile à accepter par le commandeur de Saint-Marc-la-Lande. D’ailleurs un procès pour l’emplacement d’un simple poteau devant l’église de Saint-Marc pour déterminer la limite entre les deux fiefs dura… 2 siècles !
À la Révolution, spolié de tous ses biens, l’Ordre n’a pu survivre.
Saint-Rémy a eu un commandeur important dans l’Ordre : François Marie des Bancs de Mareuil. Il fut reçu dans l’Ordre de Malte le 8 juillet 1639, devient receveur du grand prieuré d’Aquitaine en mai 1710. Il est ensuite nommé, en 1716, grand trésorier de France avec le titre de bailli et décède à la fin du mois d’août 1720. François Marie des Bancs de Mareuil, après ce parcours, est enterré dans la chapelle de la commanderie derrière l’autel.
À Saint-Rémy, le logis du commandeur fût démoli en 1912 pour produire les pierres nécessaires à la construction de la ferme et de la grande maison « bourgeoise » de la Surgère, à 2,5 km de Saint-Rémy. Ce qui explique aisément, que les encadrements de certaines portes et fenêtres soient composés de pierres « travaillées ». Sans être un château, le logis, la chapelle et l’ensemble des bâtiments étaient entourés de douves et un pont-levis était à l’emplacement du lavoir (comblé aujourd’hui).
Un magnifique porche reliant deux maisons, dépendances de la commanderie, à 50 m de celle-ci comprenait, en sa partie supérieure un passage couvert. Il fut démoli dans les années 70 pour permettre aux matériels agricoles « modernes » d’accéder à la ferme qui existe encore aujourd’hui.
L’ÉTANG ET LES PREMIERS « SON ET LUMIÈRE »
Aujourd’hui, lorsqu’on évoque Verruyes, de nombreux Deux-Sévriens pensent : plan d’eau. Élaboré sous l’égide de M. Georges Bobin, le maire de la commune, il fut inauguré en mai 1969. À cette occasion, un « son et lumière » y fut réalisé. Réparti sur plusieurs hectares, c’était le premier « son et lumière » avec une scène de cette dimension.
Malheureusement, malgré les spectacles suivants, « Les Paysans », « La Geste paysanne », en 1971, 1974 et 1976, qui ont glorifié le monde de la terre pendant plusieurs années, les représentations ont dû s’interrompre. Toute la population participait : qui cousait les costumes, qui était figurant, qui aménageait, qui distribuait les affiches, qui fournissait du matériel etc.
Mais, souvenons-nous aussi qu’un certain Philippe de V. était venu voir et s’inspirer de ce que nous faisions… Il a su utiliser un environnement propice à la cinéscénie ce que nous n’avions pas à Verruyes : un fond, un arrière-plan moins dépouillé que quelques champs…Chez nous, difficile d’accrocher la lumière avec pour seul décor les frondaisons gâtinaises aussi merveilleuses soient-elles !
Pour clore le spectacle et nous ramener à notre époque moderne, l’émergence de tous côtés au rythme d’une musique trépidante de ces dizaines de moissonneuses-batteuses, descendant ensemble vers l’Étang, ont laissé un souvenir impérissable pour nombre d’entre nous.
Pour plusieurs jeunes de Verruyes et des communes avoisinantes, cette période fut également la rencontre avec l’UPCP, l’Union Pour la Culture Populaire en Poitou-Charentes et en Vendée, et la collecte auprès de nos aïeux de contes, de légendes, de chants et de pas de danse.
LES MYSTÈRES DE VERRUYES
Le Guide de la France mystérieuse cite trois fois Verruyes.
Une coutume médiévale, connue sous le nom de « saut de Verruyes » a subsisté jusqu’à ce qu’un arrêt du Parlement de Bordeaux mette fin, au cours du XVIIIe siècle, à de contestables privilèges seigneuriaux :
Chaque année à la Pentecôte, sur ordre des seigneurs de Pressigny, tout habitant ayant contracté le mariage depuis la dernière Trinité, devait sauter un fossé empli d’eau de source ou payer un dédit.
Un peu plus loin la ferme de l’Herbaudière appartient aussi au légendaire poitevin, avec son « trou (ou son Rocher) aux fadets ». Une antique et très belle tradition y fait passer la Barrière souterraine qui sépare les vivants et les morts. On y aurait trouvé un important tas de cendres.
Enfin Verruyes figure dans l’itinéraire de Mélusine, la Fée bâtisseuse du Poitou. L’ancienne église, remplacée voici 150 ans était liée à l’une des plus belle légende du moyen-âge français. Les habitants avaient alors voulu l’édifier au Vieux-Verruyes, mais chaque nuit la fée transportait dans son devanteau de mousseline le pan de muraille que les maçons avaient élevé durant le jour, et c’est Mélusine qui avait construit le sanctuaire roman au cœur du village, y laissant du reste inachevée à jamais l’une des fenêtres du clocher.